Selon la CSN, Québec doit soutenir le projet de coopérative
(Chandler, 15 février 2022) – Au cours d’une conférence de presse tenue aujourd’hui à l’Assemblée nationale, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) a pressé le gouvernement du Québec de soutenir la coopérative de transport aérien régional (TREQ), un projet qui permettra d’améliorer le service en région, de réduire les tarifs et de rétablir la concurrence sur les vols intérieurs.
« Qu’attend le gouvernement Legault pour participer au montage financier du projet avec les autres partenaires publics et privés qui sont prêts à investir ? » a demandé la troisième vice-présidente de la CSN, Katia Lelièvre.
L’appel de la CSN fait écho à la pétition de 4561 signataires déposée la semaine dernière à l’Assemblée nationale par le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau.
Au cours des derniers mois, la TREQ a reçu l’appui de milliers de citoyens, de nombreux maires et mairesses, de plusieurs industriels, du gouvernement fédéral et de grandes institutions financières. Déjà, plus de 15 000 sociétaires ont souscrit leur part dans la coopérative.
Un seul passager manque à l’appel
« La prospérité économique du Québec repose en grande partie sur le dynamisme de ses régions, a expliqué Katia Lelièvre. À titre de gouvernement, Québec doit assumer sa souveraineté sur son territoire. Il doit aussi donner aux régions les moyens d’exploiter leur plein potentiel. Aujourd’hui, l’avion attend en bout de piste le moment du décollage. Et un seul passager manque encore à l’appel. »
À terme, la CSN est convaincue que la présence d’une coopérative régionale permettra d’augmenter l’offre de transport aérien, d’abaisser les tarifs souvent prohibitifs et de ramener la concurrence dans des marchés trop souvent contrôlés par des monopoles.
Selon une étude de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC), la sous-performance du transport aérien régional prive le produit intérieur brut (PIB) d’une croissance potentielle de 3,8 milliards de dollars. Et l’État perd chaque année plus de 800 millions de dollars en recettes fiscales.
À l’heure actuelle, le gouvernement subventionne des billets vendus hors de prix. « Québec doit cesser de subventionner les transporteurs privés et appuyer une initiative citoyenne qui profitera à tous les Québécois et à toutes les Québécoises », a fait valoir Katia Lelièvre.
Un service essentiel en région
Pour Serge St-Pierre, président du Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine – CSN, « les dessertes aériennes sont d’une importance capitale pour nos 2 territoires ». « Elles sont le moyen pour accéder à des services d’urgences non disponibles dans la région. Cependant, il ne faudrait pas répéter les erreurs du passé. Je pense ici aux engagements des autobus Orléans Express – Keolis, qui malgré des engagements en échange de privilèges, a diminué drastiquement ses services en Gaspésie bien avant la pandémie. Peut-on se fier au privé pour ce service ? La réponse est non. Le privé n’a que faire du service, ce sont les profits qui comptent. », a-t-il insisté.
Selon la CSN, un service aérien de qualité peut apporter de nouveaux investissements en région, faciliter l’attraction et la rétention d’une main-d’œuvre de qualité et contribuer au plein essor de l’industrie touristique québécoise.
Le développement régional fait partie de l’ADN de la CSN. La centrale est présente dans toutes les régions du Québec. Par le biais de ses conseils centraux, la CSN a pignon sur rue dans 23 villes à travers le territoire. Elle s’affirme comme un acteur important dans le développement des économies locales.
À propos
Avec plus de 325 000 membres regroupés dans près de 1600 syndicats, huit fédérations et 13 conseils centraux, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est la deuxième centrale syndicale au Québec. Elle œuvre pour une société solidaire, démocratique, équitable et durable.
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