Fermeture des zones de pêche entre Port-Daniel-Gascons et Percé
CHANDLER, 13 juin 2018. – Le Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CSN) est énormément préoccupé des répercussions qu’aura la décision de Pêches et Océans Canada de fermer une dizaine de zones de pêche au sud de la péninsule gaspésienne. Cette annonce qui s’est faite le 11 juin 2018 aura pour conséquence de précipiter la fin de la pêche aux homards pour un bon nombre de pêcheurs. Cette décision s’ajoute aux précédentes fermetures dans le golfe du Saint-Laurent. Rappelons que la saison de la pêche a eu un départ difficile avec les différentes baisses de quotas. Rien ne semble s’améliorer pour cette industrie qui est un pilier important de l’activité économique de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.
Une telle décision n’augure rien de bon pour les personnes qui travaillent dans le secteur des pêches présentement. L’approvisionnement en homards permettait de garder au travail les salarié-es d’un bon nombre d’usines. « Avec les zones de pêches qui ferment l’une après l’autre à un rythme effarant, ma crainte est qu’il y aura une diminution draconienne dans le temps de travail des personnes les plus démunies et les plus vulnérables de ce secteur, soit les travailleuses et travailleurs dans les usines de transformation de produits marins et les aides-pêcheurs. » s’inquiète Serge St-Pierre, vice-président de la Gaspésie au Conseil central.
Pour le Conseil central de la région, il semble complètement absurde qu’aucune mesure d’aide concrète n’est déjà été présentée aux employé-es qui seront vraisemblablement touché-es par la conjoncture. M. St-Pierre y voit un grave problème puisque la situation en lien avec les baleines noires était déjà connue au moment de débuter la saison. « On ne comprend pas pourquoi nos gouvernements n’ont rien fait dès le début et qu’ils tardent toujours pour mettre en place des mesures de sauvetage pour les employé-es qui vivent ou vivront les conséquences des présentes décisions alors que tout le monde sait ce qui est arrivé l’année dernière avec les baleines noires et tout le monde savait que ça ne serait pas plus facile cette année. » s’étonne M. St-Pierre en réaction au manque flagrant de mesures d’aide pour les salarié-es. Pour ce dernier, la réaction de la députée Diane Lebouthillier, qui assure être présente pour les gens vivants du secteur des pêches ne se veut pas du tout rassurant. « On dirait qu’ils n’ont rien à proposer. Quand c’est le temps d’aider des multinationales, des pétrolières, de riches entrepreneurs, les gouvernements n’ont pas à se faire prier. Par contre, lorsque c’est le temps d’épauler des travailleuses et des travailleurs qui vivront très bientôt une situation difficile et hors de leur contrôle, il n’y a pas grand-chose qui bouge. » ajoute M. St-Pierre.
La CSN réitère donc la nécessité pour les employé-es des usines de transformation des produits de la mer ainsi que les aides-pêcheurs de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine d’être représentés syndicalement afin de faire valoir les conséquences inhérentes aux décisions des fermetures de zones de pêche qui vont laisser ceux-ci et celles-ci seul-es face à leur situation qui devient de plus en plus alarmante. Martin Massey, conseiller syndical à la CSN, craint qu’un grand nombre de travailleuses et de travailleurs se retrouvent devant de gros problèmes auprès de l’assurance-emploi. « Cela fait déjà plusieurs années que nous défendons les travailleuses et les travailleurs face aux mesures restrictives de l’assurance-emploi dans un cadre de travail saisonnier, nous avons l’expertise et je pense que la CSN reste le meilleur choix pour qu’on puisse faire bouger les gouvernements en leur faveur et pour que ces gens fassent respecter leurs droits. » affirme Martin Massey.
Le Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine souhaite également profiter de ce communiqué pour faire connaître sa satisfaction face à la décision de Corridor Resources de suspendre le projet d’exploration pétrolière de Old Harry aux Îles-de-la-Madeleine. Les risques environnementaux d’un tel projet ne valent pas les quelques retombées que pourrait générer l’exploitation des hydrocarbures dans le golfe.
À propos de la CSN et du CCGIM-CSN
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. Le CCGIM-CSN regroupe environ 4500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité. Celui-ci compte près de 80 syndicats affiliés.
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Source : Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.
Renseignements :
Martin Massey, conseiller syndical
418 616-1436