Réforme Barrette et négociation des clauses locales
GASPÉ, le 13 février 2018. — Trois ans après l’adoption sous bâillon du projet de loi 10 par le gouvernement Couillard, les impacts néfastes de la réforme Barrette continuent de se faire sentir sur le personnel du CISSS de la Gaspésie. Cette réforme qui désorganise le réseau de la santé et des services sociaux s’en prend directement aux conditions de travail du personnel. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), la négociation locale en cours dans la région doit permettre de changer de cap et d’améliorer les conditions de travail pour mieux répondre aux besoins de la population.
Une réforme qui bâillonne
C’est le 6 février 2015 que le gouvernement Couillard adoptait sous le bâillon le projet de loi 10 qui entraînait la création de mégastructures. C’est à ce moment que le CISSS de la Gaspésie a été créé. Trois ans plus tard, la réorganisation est loin d’être complétée et le bilan de cette réforme est sombre. Dans la région, cette réforme a plusieurs effets négatifs. Elle a mené à l’abolition de dizaines de postes, à la centralisation de plusieurs services pour la population et à une complexification du quotidien au travail du personnel.
« Dès son adoption, la réforme Barrette avait pour objectif de bâillonner le réseau. Elle concentrait comme jamais les pouvoirs entre les mains d’un ministre qui n’écoute personne. Elle voulait faire taire celles et ceux qui ont à cœur d’offrir des services de qualité à la population. Heureusement, les voix continuent de s’élever dans la région contre cette réforme et c’est bien ce que nous entendons continuer de faire dans les prochains mois », explique Serge St-Pierre, vice-président du Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.
« Depuis la réforme de la loi 10, on constate que le réseau est à bout de souffle. On ne parle pas ici seulement de l’épuisement professionnel, mais aussi le service aux citoyennes et citoyens qui devient de plus en plus difficile avec la centralisation des services et le transfert des laboratoires. » Simon Rochefort, président du syndicat du personnel de bureau du CISSS de la Gaspésie – CSN.
Une réforme qui brime les droits du personnel
Le projet de loi 10 force la renégociation de la convention collective locale du personnel du réseau de la région. Pour la FSSS-CSN, cette négociation doit permettre d’agir sur des enjeux comme la surcharge de travail, l’épuisement et la pénurie de personnel. C’est pourquoi le syndicat du personnel de bureau du CISSS de la Gaspésie-CSN veut obtenir plus de stabilité, une plus grande conciliation travail-famille-études et moins de précarité au travail.
« Après des années de compressions et les effets de la réforme Barrette, il est grand temps de mettre des efforts pour améliorer les conditions de travail du personnel. La réforme Barrette a assez brimé les droits du personnel ! Le CISSS de la Gaspésie doit se mettre à l’écoute des préoccupations du personnel. Il faut offrir plus de stabilité et de meilleures conditions de travail pour améliorer les soins à la population de la région, retenir son personnel et attirer la relève », lance Michel Cyr, vice-président régional de la FSSS-CSN.
Pour Pierre-Luc Boulay, président du syndicat du personnel de soutien du CISSS de la Gaspésie – CSN, « la réforme a augmenté plus que jamais les charges de travail de nos membres et on le voit dans l’augmentation constante des arrêts de travail. Ce n’est pas normal d’être à bout comme ça. La direction du CISSS en Gaspésie doit assurer de meilleures conditions de travail malgré l’attitude autoritaire du ministre Barrette. »
À propos de la CSN, de la FSSS-CSN et du CCGIM-CSN
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS-CSN est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire. Le Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM-CSN) regroupe environ 4500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité. Celui-ci compte plus de 77 syndicats affiliés.
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Source : Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN)