Depuis plus d’un an que le secteur de la santé est en négociation avec le gouvernement. Lors de cette dernière année, nous avons connu de nombreux bouleversements, entre autres, la fermeture de l’Agence de la santé et des services sociaux et la fusion des centres de santé et de services sociaux (CSSS), Centre de réadaptation et Centre jeunesse créant ainsi le CISSS, une mégastructure. Cette réorganisation a entraîné une restructuration complète du système de santé en Gaspésie créant une structure monstre, centralisée et difficilement gérable. Nous avons dès le début signifié notre désaccord complet avec ces changements que nous trouvons toujours inutiles et coûteux.
Malheureusement, les conséquences de la restructuration se font déjà sentir. Les politiques d’austérité et les coupes dans le système de santé ne passent tout simplement plus. Les travailleuses et travailleurs du secteur de la santé sont en colère contre le gouvernement et la direction. Le personnel est épuisé, les ressources manquent et la reconnaissance pour le travail accompli n’est pas au rendez-vous. Dans ces conditions, il est de plus en plus difficile d’assurer le bon fonctionnement des services à la population. « D’un côté, nous nous retrouvons avec une charge de travail plus lourde et nous devons nous serrer la ceinture, et de l’autre, nous voyons les enveloppes budgétaires pour les élus provinciaux, les médecins, les cadres et les entreprises privées augmenter drastiquement. Il faut arrêter de rire de nous », lance Michel Cyr, vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS). « Nous sommes ici pour rappeler que les responsabilités du nouveau Conseil d’administration sont d’assurer des services à la population accessibles et de qualité, tout en maintenant une organisation du travail viable et respectueuse des droits des travailleurs et travailleuses. »
«Aujourd’hui, nous sommes venus assister à la première réunion du Conseil d’administration, car nous croyons qu’il est important de leur démontrer que nous souhaitons qu’ils prennent les bonnes décisions, dans l’intérêt de l’ensemble des Gaspésiens et Gaspésiennes. Nous ne laisserons pas passer ni les injustices ni la mauvaise gestion. Il est important de mentionner que nous sommes aussi venus ici pour signifier notre désir de voir le réseau de la santé et des services sociaux bien fonctionner pour offrir les services que la population gaspésienne mérite» lance Jacques Mimeault, président du CCGIM-CSN.
Malgré toute l’opposition que nous avons faite contre cette fusion, force est de constater qu’elle s’est tout de même concrétisée. Devant cet état de fait, nous devons maintenant aller de l’avant. Dans cette nouvelle structure, nous espérons que les syndicats feront partie des décisions et des solutions aux problèmes présents et futurs du CISSS. Il s’agit d’un avertissement clair, nous serons les chiens de garde des services à la population. Il n’est pas question que cette fusion se fasse sur le dos de la population.
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe plus de 325 000 travailleuses, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé et le Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM-CSN) regroupe 81 syndicats représentant près de 5000 travailleuses et de travailleurs.