[headline][/headline]Communiqué à tous les médias pour diffusion immédiate
Source : Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine – CSN
Vieillir dans la dignité en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine
La CSN en campagne pour de meilleurs services publics aux aîné-es
Chandler le 8 novembre 2012 – Le Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine invite toutes les citoyennes et tous les citoyens de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine à réclamer du gouvernement un virage majeur et rapide afin d’assurer à tous l’accès aux services sociaux et aux soins de santé requis lorsqu’ils seront en perte d’autonomie liée au vieillissement.
En effet, un examen des projections démographiques de la région démontre un accroissement marqué (2,5 fois) de la population qui requerra des soins de longue durée et que le temps presse. La CSN croit que c’est l’occasion de miser davantage sur les services de soutien à domicile et de travailler à une meilleure intégration des services sur le territoire afin de mieux répondre aux besoins de la population.
Un vieillissement rapide
En 2006, un peu plus de 3000 personnes aînées de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine nécessitaient des services et des soins liés au vieillissement, sous une forme ou une autre. Moins d’un millier d’entre elles étaient hébergées dans le réseau public. Or on prévoit que, dans 20 ans, ce sont plus de 7500 personnes en perte d’autonomie qui auront besoin d’hébergement ou d’autres types de soins de longue durée.
Comme la grande majorité des personnes âgées souhaitent vieillir chez elle le plus longtemps possible, il faut s’empresser de développer l’offre publique de services de soutien à domicile. Officiellement, le gouvernement dit partager cet objectif, mais les gestes concrets ne suivent pas. La protectrice du citoyen a d’ailleurs dénoncé la situation dans un récent rapport http://www.protecteurducitoyen.qc.ca/fileadmin/medias/pdf/rapports_speciaux/2012-03-30_Accessibilite_Soutien_domicile.pdf). Au bas mot, la CSN estime qu’il faudrait ajouter annuellement une somme de 500 millions de dollars au budget public des services de soutien à domicile pour aînés pour répondre aux besoins partout au Québec. Le Québec est au bas de la liste des provinces canadiennes à ce chapitre.
« C’est une question de qualité de vie pour les aîné-es, mais il n’y a pas que ça, explique le président du Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine –CSN, Éric Boulay. C’est aussi un enjeu de bonne gestion. Faute de services à domicile suffisants, les dépenses en soins pour les aîné-es seront encore plus élevées. » Pour la CSN, il faut planifier et financer ce virage sans plus attendre.
Miser sur le réseau public
Toujours selon Éric Boulay, la situation devient de plus en plus préoccupante. En effet, ce dernier déclare que «malgré les annonces de tous les partis politiques concernant les soins et services de santé à domicile, on tarde à appliquer des mesures concrètes rapidement pour nos aînés. On crée davantage de places dans les ressources intermédiaires et dans les centres d’hébergement privé au point ou seulement 20 % des places en hébergement et soins de longue durée sont publiques. Ça devient un véritable problème pour l’accessibilité à des soins de qualité en raison du manque de volonté des titulaires de places dans le privé de former et de rémunérer leur personnel adéquatement. On se rappelle l’exemple du CSSS Baie-des-Chaleurs qui a transféré onze lits en ressources intermédiaires, alors qu’on n’a pas remplacé ces lits par d’autres. Non contents de ne pas en avoir assez, on en coupe encore. Ça ne tient pas la route.»
Pour Jacqueline Duguay, Vice-présidente de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine à la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN, les constats abondent dans le même sens : «Nos aîné-es ont de moins en moins de place dans le réseau public et puisqu’on ne crée pas davantage de places, on surcharge constamment les ressources en place dans les CHSLD, car on y envoie toute la clientèle ayant un ratio du nombre d’heures de soins moins élevé par jour. Tout ça crée automatiquement une pression sur les acteurs du réseau et aussi, un milieu avec des bénéficiaires de plus en plus touchés par la maladie alors qu’on augmente très peu les ressources. Pour les malades qui ne se qualifient pas pour les CHSLD, on octroie des places sans véritable plan. C’est de l’improvisation totale et ça fait une pression sur le réseau au complet. Par exemple, on a octroyé des places en ressources intermédiaires dans la Baie-des-Chaleurs, dans une résidence privée, alors qu’elle s’était vu refuser l’accréditation de l’Agence, accréditation qui garantit la salubrité des lieux.»
Pour la CSN, il faut aussi diversifier l’offre d’hébergement. En plus des CHSLD traditionnels, il faut envisager des ressources d’hébergement plus légères pour répondre adéquatement aux besoins. Par exemple, le développement des ressources intermédiaires, des milieux d’hébergement plus petits, constitue une option plus humaine et moins coûteuse qui doit être accélérée afin d’offrir une solution de rechange aux personnes âgées en perte d’autonomie légère à modérée.
Améliorer la gestion et la coordination
Sur le plan de la gestion des services sur le territoire, l’Agence, le Ministère et les CSSS doivent faire mieux. Les intervenantes et les intervenants sont mal outillés et peu soutenus. Actuellement, ils n’arrivent pas à assurer une offre adéquate de services de 1re ligne ni en soutien à domicile pour la population aînée de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.
Faute de meilleures planification et organisation des services d’hébergement et du soutien à domicile, les personnes aînées en besoin doivent souvent se tourner vers les hôpitaux et parfois y attendre une place d’hébergement, contribuant bien malgré elles à une mauvaise utilisation de ressources coûteuses.
De plus, les différents services offerts aux aîné-es doivent être mieux intégrés et coordonnés par les centres de santé et de services sociaux publics (CSSS), responsables de faciliter l’accès, le suivi et la qualité des services. Le CSSS doit être en mesure d’identifier dans la communauté les personnes vulnérables, de les accompagner dans leurs démarches et d’offrir un suivi de leurs besoins. Par ailleurs, il faut miser davantage sur la prévention.
Déclaration
Le Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CSN) invite les citoyennes et les citoyens à réclamer du gouvernement un virage quant aux services sociaux et de santé pour les aîné-es en signant une déclaration. Cela peut se faire notamment en ligne au : http://www.csn.qc.ca/web/csn/vieillir-dans-la-dignite
À propos
La Confédération des syndicats nationaux, ce sont 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les milieux d’activité. En Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, quelque 75 syndicats CSN représentant 4500 membres sont regroupés au sein du Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CSN).
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Renseignements :
Éric Boulay, président du CCGIM (CSN) : 418 782-6825 (cell.)
Jacqueline Duguay, vice-présidente régionale FSSS : 418 680-3235 (cell.)